de cueillir les cerises
de les emporter ?
Ce rouge
est un royaume
uni et silencieux
Ce rouge de fleur perdue
qui vibrait là
blanche
Fleur accomplie et fleur offerte
fleur disparue à peine ouverte
elle est finie
pépie
Tous ces cuivres qui brillent
avant le concert !
ces colibris qui s’éparpillent
dans une clairière
tous ces lampions
allumés pour ma fête
ces pompons, ces confettis
envolés sur ma tête !
Ce rouge
traverse les feuillages
plonge dans mon verre et m’éclabousse
Ce rouge
se multiplie
balles de jongleur, de troubadours
un rouge de petits tambours
battant la mesure
qu’on veut saisir
et qui s’anéantit dès qu’on le touche
coulant, s’écrasant et fondant
laissant les mains et la bouche
cramoisis
qui luit
rayonne doucement
même sous la pluie
Ce rouge à minuit
qui veille
tapi dans les feuilles noires
Ce rouge
assorti à tes oreilles
Ce rouge
qui rebondit longtemps
dans mon sommeil
Ce rouge nouveau
Ce velours, ce violon, ce miel rouge
Un peu plus lourd que le miel blond
Ce jour suffit
si l’on se repose
dans le rouge
Pourquoi se presser ?
Ce rouge balancé
Ce rouge touché par le soleil
pour les moineaux
Ce rouge volé
par les pies
pour les fourmis
Et si petit
pour les hirondelles
entre les feuilles
Ce rouge qui rend jaloux
les écureuils
Ce rouge brûlant
Ce rouge
que veulent éteindre
les impatiences
qu’il attise
Des brindilles s’allument dans l’air
et s’électrisent
Étincelles rousses
Ivresse
Chaleur de brousse
quand les cerises
sont toutes éprises
Rouge à crédit
Richesse du rouge
Paresse qui bouge
L’été
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