dimanche 21 février 2010

Jules Supervielle. La fable du monde.

L'un des poètes qui m'accompagne depuis longtemps et que je relis parfois



Encore frissonnant

Sous la peau des ténèbres

Tous les matins je dois

Recomposer un homme

Avec tout ce mélange

De mes jours précédents

Et le peu qui me reste

De mes jours à venir.

Me voici tout entier,

Je vais vers la fenêtre.

Lumière de ce jour,

Je viens du fond des temps,

Respecte avec douceur

Mes minutes obscures,

Épargne encore un peu

Ce que j’ai de nocturne,

D’étoilé en dedans

Et de prêt à mourir

Sous le soleil montant

Qui ne sait que grandir.


2 commentaires:

Anonyme a dit…

grand poète qui mériterait plus de reconnaissance...
http://supervielle.blogspot.com

Lily a dit…

A l'occasion du printemps des poètes, j'ai cherché un recueil de femme poète dans ma bibliothèque et j'ai trouvé "Rencontres". J'ai beaucoup aimé ces portraits en prose ciselée : la femme enceinte, la très vieille, le peintre, celui qui n'a aucun titre, la femme mariée, celle qui ouvre la fenêtre, sont mes préférés. Enseignante et angevine, je souhaiterais en mettre un sur mon blog prochainement,(certainement "La femme enceinte")pour faire connaitre votre écriture sensible et pleine de talent. Je mettrais naturellement un lien vers votre blog ... Si vous n'y voyez pas d'empêchement. Cordialement