La vie des livres continue, quelle joie !
La note de lecture d'une berge à l'autre
Ce crime - Catherine Leblanc
Une classe de seconde, en l’an 2000. Une blague qui tourne mal et Jonas est poignardé par Romain dans un couloir du lycée. Il ne se relèvera pas.
Dix ans plus tard, les anciens élèves se souviennent. Chacun donne son point de vue. Il y a ceux qui voudraient « rembobiner le film, revenir en arrière, recommencer autrement. » D’autres n’ont toujours pas surmonté le traumatisme alors que certains se sont servis de cet épisode tragique pour avancer. Il y a aussi celui qui, aujourd’hui encore, a l’air de prendre l’affaire à la légère tandis que le prof, lui, ne s’en est jamais remis : « je n’ai pas pu empêcher ça, ce crime. C’est une faute trop lourde à porter. » Les voix se succèdent, la polyphonie souligne à quel point il y avait dans cette classe une tension sous-jacente ne demandant qu’à éclater au grand jour. Un microcosme avec ses clans, ses rois, ses reines et ses victimes désignées, une atmosphère étouffante où les humiliations subies ont fini par devenir insupportables, où la mèche, une fois allumée, a provoqué l’explosion…
Avec les années, la maturité aidant, la réflexion autour du drame, de ses causes et de ses conséquences, est plus profonde. Les fêlures portées comme un fardeau à l’adolescence resurgissent au fil des souvenirs égrainés et chaque témoignage possède un ton et une force assez remarquable.
Un récit choral poignant et réaliste. Extrêmement court mais d’une redoutable efficacité. De la très bonne littérature jeunesse, en somme.
Ce crime de Catherine Leblanc. Balivernes, 2010. 56 pages. 7,50 euros. A partir de 12 ans.
Dix ans plus tard, les anciens élèves se souviennent. Chacun donne son point de vue. Il y a ceux qui voudraient « rembobiner le film, revenir en arrière, recommencer autrement. » D’autres n’ont toujours pas surmonté le traumatisme alors que certains se sont servis de cet épisode tragique pour avancer. Il y a aussi celui qui, aujourd’hui encore, a l’air de prendre l’affaire à la légère tandis que le prof, lui, ne s’en est jamais remis : « je n’ai pas pu empêcher ça, ce crime. C’est une faute trop lourde à porter. » Les voix se succèdent, la polyphonie souligne à quel point il y avait dans cette classe une tension sous-jacente ne demandant qu’à éclater au grand jour. Un microcosme avec ses clans, ses rois, ses reines et ses victimes désignées, une atmosphère étouffante où les humiliations subies ont fini par devenir insupportables, où la mèche, une fois allumée, a provoqué l’explosion…
Avec les années, la maturité aidant, la réflexion autour du drame, de ses causes et de ses conséquences, est plus profonde. Les fêlures portées comme un fardeau à l’adolescence resurgissent au fil des souvenirs égrainés et chaque témoignage possède un ton et une force assez remarquable.
Un récit choral poignant et réaliste. Extrêmement court mais d’une redoutable efficacité. De la très bonne littérature jeunesse, en somme.
Ce crime de Catherine Leblanc. Balivernes, 2010. 56 pages. 7,50 euros. A partir de 12 ans.
2005, Jonas, quinze ans, en classe de seconde est tué par un autre garçon de sa classe. Dix ans plus tard, certains des élèves reviennent sur les événements.
Quinze ans, l’âge où il est encore permis de rêver son avenir. Mais c’est également un âge où certains jouent les caïds, où les filles peuvent se montrer pimbêches et où les clans sont déjà formés. Une période où la bêtise associée une blague méchante à la base virent au drame. La mort de Jonas. A travers treize témoignages de ces adolescents devenus adultes, chacun revient sur cette classe de seconde. Des témoignages où les mots à demi-avoués sur cette honte d’avoir pu participer d’une façon ou d’une autre à la mort de Jonas côtoient la honte ou une forme d’impassibilité. On devine les timides qui cachent leurs émotions, les poids des remords ou de la culpabilité. Des vies marquées à tout jamais et celle de Jonas supprimée.
Ce petit livre à l’effet d’un boomerang ! Ce qui fait partie de la vie d'une classe de seconde y est exprimé à travers ces portraits ciselés : les bandes, la frime, la provocation ou la domination… Un récit polyphonique impeccable que l’on aimerait voir entre toutes les mains jeunes ou moins jeunes. Fifille number two l’a lu et a aimé. Court, intelligent et efficace !
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